Correspondance. Vol. 7, Janvier 1988-novembre 1994
Debord, GuyDe façon similaire, sa correspondance – qui avec ce volume arrive à son terme1 – montre, durant les sept années qui vont lui rester à vivre, que face à une nouvelle forme de notoriété, il continue de juger et d’agir selon ce qu’il est : « La conclusion évidente est qu’il ne faut tenir aucun compte de ce que pensent ou affectent de penser les médiatiques. Je l’ai montré depuis toujours, et ne changerai pas », rappelant par ailleurs que « nous n’étions pas faits pour avoir l’estime du monde – mais à la rigueur l’admiration ; laquelle crée surtout des ennemis ».
Pour lui, dès lors, il va s’agir principalement de préciser et de sauvegarder sa vérité, et « non seulement la vérité, mais encore la manière dont on saura la dire ». Une vérité indissociable donc de toute son œuvre qui, à plus ou moins long terme, courrait le risque de se voir altérée ou, comme il a pu le craindre, de tout bonnement disparaître : « Notre époque traite sans gêne les gens et leurs traces dans le passé, comme elle traite ses esclaves contemporains : selon les intérêts immédiats des propriétaires du présent. »
Avec Panégyrique, « Cette mauvaise réputation... », et pour finir Guy Debord, son art et son temps, ce sont autant d’exemples supplémentaires de la manière dont « il faut concevoir et faire une critique qui soit une vie » placée « dans une certaine lumière, au-delà du bien et du mal », sous forme d’examen, « sans démonstration ni discussion ».